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Chi no Ame

[ Une pluie de sang ]

Fanfic basée sur l'OAV de Kenshin

par Kssk

Avril 2001

Cette histoire se situe avant l'OAV et raconte la vie du Hiko Seijuro, 13 maître de l'école Hiten Mitsurugi jusqu'à sa rencontre avec Shinta, qui deviendra alors Kenshin.

Chapitre 1 : Namida no tani [ La vallée des larmes ]

A noter : Ce chapitre est raconté selon le point de vue de Hiko Seijuro, 12ème du nom. Par la suite, le point de vue passe sur le futur Hiko Seijuro. Après l'étoile * se trouvent les paroles de Hiko et entre guillemets " ... " sont les paroles des autres personnages.

Rappel historique : Depuis l'intervention des pays étrangers au Japon, tout va mal. Le pays s'est ouvert au commerce mondial, ou plutôt on l'a ouvert de force. En résulte une situation économique et sociale désastreuse. La population est sujette à de nombreuses famines, et les épidémies se répandent rapidement. Tout est en train de s'effondrer,mais personne ne fait rien, rien d'autre qu'essayer de survivre.

Nous sommes en 1843 au Japon.

Il pleut encore. Tout est mort. Tout est noir, tout est triste. Tout est dévastation. Ainsi est le Japon.

Un homme marche sous la pluie, portant une cape qui devrait être blanche, mais qui est tachée de sang à moitié enlevé par la pluie. Un katana à la ceinture, il avance sur un chemin où il devient presque impossible de marcher quelques secondes sans tomber sur un nouveau cadavre. C'est un véritable carnage. Et personne n'est épargné. Ni homme, ni femme, ni enfant. On tue pour vivre, on tue pour survivre. C'est atroce de voir ces personnes figées dans un dernier rictus de souffrance. Il est impossible même de prendre le temps d'enterrer tous les corps. Alors l'homme continue sa route à travers ce chemin avec un sentiment d'impuissance devant des événements qui le surpassent.

Un massacre de plus. Pas le premier, et sûrement pas le dernier.

Ma force ne me sert à rien. Je ne fais que sauver quelques innocents, et bien souvent j'arrive beaucoup trop tard. Et même si je les sauve, il se peut qu'ils meurrent quelques jours plus tard, victimes d'une épidémie ou d'un autre massacre. Je me sens inutile. Pourtant, selon les préceptes de l'école Hiten Mitsurugi, moi, Hiko Seijuro, en ma qualité de 12ème maître de cette école, je me dois de perpétuer la tradition. Je dois trouver le courage de surmonter ces événements et faire de mon mieux. Le paradoxe, c'est que pour sauver des personnes, j'en tue d'autres. Où cela nous mène-t-il ? Vers la fin du Japon ? Vers une retour de l'homme à l'état bestial ?

Et la pluie ne cesse de tomber. Elle lave doucement la terre, recouverte par le sang des hommes.

" Eh toi ! "

Un homme se tenait en face de moi. Sûrement un des assassins, car son katana était encore couvert de sang.

" Quel est ton nom ? "

* Mon nom n'a aucune importance.

" Tu vas mourir pour ton impertinence. "

L'homme me fonçait dessus le katana à la main. Il ne m'a fallu qu'un instant pour me mettre en position battô. Une fraction de seconde plus tard, son corps avait été coupé en deux par la force de mon coup. Au moins il ne souffira pas. J'ai pris le temps d'essuyer ma lame. Elle ne doit pas rester souillée par le sang.

" Il y a quelqu'un ! "

En voilà d'autres. Qui vont sûrement venir m'attaquer. D'autres qui vont mourir sous ma lame. C'est toujours le même scénario.

" Ne le laissez pas partir ! "

Ils étaient seulement quatre. Des petits brigands en somme, qui tuent pour voler, qui tuent pour vivre. Et qui meurrent pour avoir tué. Tel est leur châtiment. Je me dois de protéger les faibles. Le premier n'était pas arrivé sur moi que je m'élançais vers le second, après avoir tranché la gorge du premier. En une fraction de seconde, deux autres étaient morts, sans même avoir eu le temps de crier. Le quatrième était resté sur place, pétrifié.

" Tu ... tu ... tu es un démon. "

* Peut-être. Mais toi qui tue des innocents, qu'es-tu ?

" Laissez-moi la vie sauve ! Je ferais tout ce que vous voulez ! "

* Les personnes que tu as tué t'ont dit la même chose. As-tu seulement pris le temps de les écouter ?

" Meurs ! "

Pendant ce temps, je m'étais rapproché, et l'homme n'attendait que ça pour m'attaquer. Pas de chance pour lui, je n'étais que trop habitué à ce genre de bassesse. Il s'est donc retrouvé avec ma lame planté dans le ventre, non loin en dessous du coeur.

" Je ne ... veux pas ... mou ... "

J'ai levé un peu mon katana pour abréger ses souffrances. Et un corps sans vie de plus est allé heurter le sol.

Pourtant la pluie qui tombe ne peut laver tout ce sang qui s'accumule sans cesse.

Sur cette route ensanglantée, le sang n'a pas fini de couler.

Deux heures que je marche. Deux heures sans voir âme qui vive. Le Japon est dévasté. Des ruines, partout où l'on va. Et une atmosphère lourde qui pèse sur les hommes. Comme si l'homme était un animal traqué, qui n'ait plus aucun endroit pour se réfugier. Tout du moins s'est arrêtée la pluie, et il n'y a plus de cadavres. Mais les survivants ont peur. Peur de sortir maintenant, peur de mourir. Et la peur et la violence s'entraîne l'une l'autre dans un horrible tourbillon dévastateur, entretenu par on ne sait quelles puissances démoniaques.

Pourtant, je dois continuer mon devoir.

Pour l'école.

Pour moi.

Pour les faibles.

Mais surtout en mémoire de Kasumi.

Après un moment, j'ai enfin atteint un village. Ou plutôt ce qu'il en restait. Quelques personnes s'affairaient aux alentours. En me voyant arriver, les visages se sont assombris. Mon sabre inspirait la crainte. Le sabre est un instrument ultime de mort. Il est fait pour tuer. Pour protéger aussi, mais c'est en tuant que l'on peut protéger. C'est la dualité de toute chose.

" Que désires-tu étranger ? "

Un homme, sûrement l'ancien du village, venait de m'adresser la parole. Au même moment, je m'aperçus qu'il n'y avait presque que des femmes des enfants et des vieillards dans ce vilalge. Les hommes avaient dus être tués, fuir, ou être capturés pour être vendus par la suite.

* Rien. Je ne fais que passer.

" Alors passe vite ton chemin. "

La crainte, la peur remplissent les coeurs des hommes. Ils perdent tout courage, toute initiative, toute capacité de raisonner. Comme des bêtes acculées... Les temps sont gangrénés. Mais comment aider les faibles ? A part manier le sabre, je ne sers pas à grand chose.

" Iyaaaaaaaaaaaa ! "

Le cri venait de sur ma droite. Un cavalier armé d'un katana venait de faire son apparition dans le village, en décapitant une femme qui se trouvait là. Jamais les massacres ne s'arrêtent. Jamais ...

Le cavalier se rapprochait de l'endroit où je me tenais. Il semblait qu'il m'en voulait particulièrement. Tant mieux. Comme ça il ne fera plus d'autres victimes. Il descendit de cheval pour m'affronter.

" Toi qui porte le katana, montre moi si tu en es digne ! "

* Et toi, te considères-tu digne de l'utiliser pour tuer des innocents ...

" Tout ce que je te demande c'est de te battre. "

L'homme me fonça dessus. Il était bien plus rapide que les brigands. Mais beaucoup trop lent encore ne serait-ce que pour penser pouvoir m'effleurer. En un instant j'ai bondi pour me retouver au-dessus de lui.

* Hiten Mitsurugi Ryu YUSUISEN ! "

La flèche du dragon de l'école Hiten Mitsurugi Ryu. Une des mes techniques fétiches. L'homme sur le coup n'a pas compris. En m'abattant sur lui, mon épée traversa complètement son corps. Son sang jaillit, et j'en reçu sur le visage. Les villageois me regardaient d'un air bizarre. Comme si j'étais un démon.

Toujours la peur sur leurs visages.

Pas un mot de gratitude.

Mais tout cela malheureusement, c'est devenu une habitude.

Une fois de plus je m'éloigne.

Dans les ombres... en silence.

J'ai beau tuer encore et encore des brigands, des assassins, toujours de nouveaux arrivent et commettent de nouveaux crimes. La seule chose qui nous différencie, est qu'eux ont perdu toute raison et ne tuent que pour vivre. Je ne tue jamais rarement pour moi-même, sauf pour me défendre bien sûr. Si l'on n'est pas guerrier, cette époque est terrible. C'est une guerre. Une guerre entre une même tribu. Comme les derniers loups d'une meute qui s'entretuent pour vivre.

Devant moi, un convoi d'esclave. Sûrement qu'on les emmène jusqu'à la ville la plus proche pour les vendre. Je ne peux faire qu'une chose, leur rendre provisoirement la liberté, jusqu'à ce qu'ils meurrent, où qu'ils soient de nouveau capturés.

J'ai dégainé mon katana. Celui-ci brille sous la pleine lune. Bientôt le sang va souiller à nouveau la lame.

Je m'élance et me met à accélérer pour rattraper le convoi. C'etait bien ce que je pensais. Un convoi d'esclave. Seule une dixaine de personnes semblent les détenir. J'atteint enfin les derniers du convoi. Avant qu'il n'ait réalisé, le dernier est tombé face contre terre, la poitrine transpercée. En un éclair, je me faufile entre les rangs et atteint un à un les hommes. Il n'en reste plus qu'un devant. Alors je le rattrape. Il me regarde attentivement. Ce n'est pas un simple brigand. Il y a de la folie dans son regard. Sûrement un assassin. Mais que fait-il dans ce convoi ?

" Toi qui sait manier le sabre, quel est ton nom ? Car j'aimerais savoir qui je vais tuer. "

Il souriait tout seul, attendant la moindre hésitation de ma part pour attaquer.

" On me nomme Hitokiri Kôzô "

* Jamais entendu parler.

" Quand tu seras en enfer, tu comprendras le poids de ce nom. "

Il attaqua alors. Un simple coup de face. Vite et bien paré et ma riposte fut rapide. Mais il arriva tout de même à reculer, ce qui lui évita une mort subite. Mon katana lui entailla tout de même profondément le ventre.

" Pas mal, mais ce n'est pas suffisant. "

* Tu parles trop.

Cette fois-ci il m'attaqua, mais beaucoup plus rapidement, je devais l'avoir énervé. Malgré ses attaques répétées un peu lancées au hasard, il n'arrivait pas à me toucher. Je n'avais pas envie de prolonger ce combat. Mon attaque suivante lui déchira la jambe gauche. Pourtant il continuait de se battre, comme si la douleur lui donnait encore plus de puissance.

Son attaque suivante me surpris, car il tira de sa poche plusieurs shurikens qu'il lança dans ma direction, tout en me fonçant dessus. D'un bond, je me retrouvais derrière lui, et mon dernier coup de sabre dans so dos eut raison de lui.

Les personnes prisonnières étaient restées pétrifiées.

* Vous êtes libres.

Personne ne me répondit.

Seule une personne avança vers moi.

" Vraiment ? "

* Oui. Faites ce que vous voulez.

" Mais que voulez-vous que l'on fasse ! Dans peu de temps, d'autres brigands vont arriver et nous capturer, et cette fois-ci personne ne sera là pour nous sauver. "

* Je le savais avant de venir vous secourir. Pourtant je l'ai quand même fait. Il vous reste l'espoir. Si votre désir de vivre est le plus fort, alors vous trouverez la force nécessaire pour vous battre.

" L'espoir ! Il y a longtemps que je ne sais plus ce que c'est ! Tout le monde est mort dans ma famille ! Je n'ai plus rien ! "

* Si ... Vous êtes en vie. Vous pouvez encore vous battre pour que tout change. Vous pouvez vous battre en mémoire de ceux qui sont morts. Est-ce que votre famille serait heureuse de vous voir ainsi ? Et si tout le monde comme vous baissait les bras, comment voulez-vous que les choses changent ?

Personne n'osa répondre. Et n'ayant plus rien à faire je repris la route.

Sur toutes ces personnes, combien auraient le courage de vivre ?

S'il n'y en a ne serait-ce qu'une seule, alors je n'ai pas fait ça pour rien.

Enfin ... je l'espère.

C'est le jour suivant que j'arrivais dans une vallée. Une vallée dévastée. Il y avait eu un gigantesque incendie, et par endroits le feu brualit encore. Quelques personnes se battaient aussi dans les rues de ce qui devait avoir été une ville. D'autres erraient, sûrement à la recherche d'un membre de leur famille. Et le temps ne semblait pluss'écouler dans cette vallée, qui restait comme figée. En avançant vers la ville, je vis beaucoup de personnes pleurer sur le bord du chemin. Notamment une femme, avec son mari en train de mourir dans ses bras.

" Ne m'abandonnes pas Katsura ! Ne m'abandonnes pas ! "

" A ... ka ... ne ... "

L'homme cracha du sang avant de rendre l'âme dans les bras de sa femme.

" KATSURA !!! KATSURA !!!!!!!!!! "

Cette même scène de souffrance, je l'ai déjà vue de nombreuses fois.

" Pourquoi ? Pourquoi es-tu mort ? "

* Pour vous protéger.

" Mais .... mais il aurait suffit qu'il ne fasse rien ... on l'aurait laissé en vie. "

* Croyez-vous qu'il aurait supporté de vous voir devenir esclave ?

" Katsura ... "

* Il ne souhaitait qu'une chose, votre bonheur. Ne l'oubliez jamais.

" Mais ... qui êtes-vous ? "

* Seijuro Hiko. 12ème maître de l'école Hiten Mitsurugi Ryu.

Et j'ai continué mon chemin.

Quelques temps après avoir quitté la ville, je vis que la femme me suivait. Je me suis donc arrêté pour l'attendre.

* Que me voulez-vous ?

" Je ... Je ne vous avait pas remercié pour tout à l'heure.

* Je n'ai rien fait.

" Vous m'avez donné du courage, et l'envie de vivre. C'est déjà beaucoup.

* Alors j'en suis heureux.

" Pourquoi êtes vous sur les routes comme un vagabond si vous êtes maître d'une école ?

* Car cette école ne compte que moi. Et que selon la tradition, je me dois de protéger les faibles.

" Protéger les faibles ? "

* Oui. En ces temps corrompus, si on ne manie pas l'épée, on a très peu de chances de survivre. Et pour les protéger, al meilleure façon est de parcourir le Japon comme un vagabond. Mais comme vous voyez souvent j'arrive trop tard pour arrêter un massacre. Avez-vous enterré votre mari ?

" Bien sûr. C'était la moindre des choses. "

* Vous comptez me suivre longtemps ?

" Et bien ... en fait ... je n'ai plus rien, alors autant que je parte de la ville.

* Pour aller où ?

" Comme vous, c'est à dire où mes pas me guideront. "

* Sachez que je ne peux pas garantir votre protection.

" Oui. Je le sais. Mais je ne la demande pas. D'autres en ont plus besoin que moi.

* Vous pouvez me suivre si vous voulez.

" Merci beaucoup. Je me nomme Hanaba Emi. "

Une femme allait m'accompagner sur mon périple.

Hanaba Emi.

Le chemin à travers la vallée était assez facile, étant donné que la majeure partie avait brûlé. En plus de tuer les hommes, on se met aussi à détruire la nature. L'homme jamais ne s'arrête dans sa folie de destruction.

" Seijuro-san ? "

* Oui ?

" Vous ... Vous n'avez posé aucune question sur moi depuis que nous sommes partis ... "

* Nous avons tous des choses que nous désirons garder secrètes en ce qui concerne notre passé. Et puis peu m'importe qui vous étiez.

" Vous ... Vous aussi vous êtes seul n'est-ce pas ? "

* Si je n'étais pas seul, croyez vous que je vivrais ainsi ?

" Non ... C'est comme moi ... "

" Pourquoi allez-vous tout droit plutôt que d'un autre côté ? "

* Car ils y sont encore.

" Ils ? "

* Ceux qui vous ont attaqué. Ils sont devant. Mais étant donné qu'ils détruisent tout sur leur passage, ils n'avancent pas vite. Sachez que je m'en vais là-bas pour les tuer, et que ne pouvant vous protéger, vous risquez fortement de mourir.

" Je ne veux pas fuir. Je ne veux pas vivre dans la peur. Et j'aimerais voir que mon mari a été vengé. "

* La vengeance n'apporte rien de bon.

" Peut-être ... "

Cette femme est vraiment singulière. Elle a un courage impressionnant, qui dépasse largement celui de certains hommes. Puisse Dieu la protéger si je ne peux le faire. Car je sais très bien que je suis incapable de protéger quelqu'un et de me battre en même temps. Car l'ennemi, sans pitié, s'en prend toujours à vos points faibles. Au jeu de la mort, la moindre erreur est fatale.

Dans quelques temps nous les rattraperons. Le feu brûle encore devant nous.

Enfin nous les avons rattrapés. En chemin, nous avons croisés quelques personnes qui s'enfuyaient du côé opposé, en espérant sauver leur vie. Ce qui est tout à fait compréhensible. Maintenant, le feu s'étend tout autour. Nous avons atteint une autre ville. De là où l'on se trouve, on entend des cris d'agonie à n'en plus finir. Les tueurs sont armés de katana et portent des torches avec lesquelles ils allument le feu un peu partout. Enfin, un de ces hommes nous remarque.

* Emi, bonne chance.

" Je vivrais, ne vous inquiétez pas.

L'homme s'approchait de moi.

" Il y en a encore ici ! "

* Pourquoi tant de haine ?

" De quoi parles-tu ? "

* Pourquoi tant de morts ? Pourquoi tant de sang versé ?

" Il n'y a pas de place pour les faibles. "

* Alors pas de place pour toi.

" Quoi !? "

L'homme dégaina son katana. Il me fonça dessus, comme un fou.

Il est bizarre comme les gens sont inconscients ... Ma technique de battô était parfaite, et il ne fallut qu'un seul coup pour tuer net l'homme, qui tomba derrière moi sur le sol avec un bruit sourd.

Je me retournais pour voir Emi, le visage crispé, qui tremblait en me voyant. Je me demande vraiment si je n'ai pas l'air d'un démon quand je tue. Je dois vraiment être affreux à voir.

* C'est aussi comme cela que l'on protège les autres .... en tuant.

" Je .... Je .... "

* C'est aussi ça la réalité.

Elle était visiblement très choquée. Je n'ai pas insisté. Et j'ai continué pour aller chercher les autres assassins.

Dans une maison j'entendis du bruit. Alors que j'entrais, un des hommes transperçait d'un coup d'épée un homme, pendant qu'un autre tuait un enfant dans le coin. Sans aucune pitié. Avec plutôt une expression de joie sur le visage. Ou plutôt devrais-je dire, de folie ...

" Qui es-tu, toi qui va mourir ? "

* Je suis celui qui va enfin faire stopper tes crimes.

L'homme se jetta sur moi. Pas très malin, m'attaquer alors que je suis dans l'entrée. Il m'a suffit de reculer un peu et de me pousser sur le côté. Son élan l'a entraîné dehors, et un coup de sabre dans les côtes a mis fin à sa triste vie.

" Tu vas payer pour l'avoir tué ! "

L'autre était sorti.

* Toi aussi, tu vas payer pour tes crimes.

Celui-ci semblait plus malin et ne m'a pas attaqué sans réfléchir. Il restait à bonne distance. S'il s'approchait un peu plus, j'avais de quoi le tuer net. Je crois qu'il le comprennait. Pourtant, il ne voulait pas abandonner. Ce qui le dérangeait, c'était que je ne me décidais pas à attaquer. Mais j'avais largement l'avantage, car il m'en voulait pour avoir tué son ami. Il finit par me foncer dessus. Je me suis baissé, et je lui ai transpercé le coeur.

" Iy.... a.... "

Après avoir retiré mon katana, son corps est tombé par terre.

" Il est là !!! "

Dix hommes étaient arrivés. Toujours pas de quoi m'inquiéter. Le problème n'est pas qu'ils sont puissants, mais qu'ils sont nombreux. Par contre, plus ils sont nombreux, plus ils attaquent n'importe comment en fonçant droit devant et plus c'est facile de les tuer.

" Allons y ! "

Un, deux, trois ... Trois coups de sabre. Huit personnes à terre. La vitesse divine de la technique Hiten Mitsurugi Ryu permet de combattre plusieurs ennemis à la fois. Je n'ai pas envie d'attendre que les autres arrivent, alors je vais les chercher. Le premier s'effondre la gorge tranchée, alors que le second se retrouve décapité sur place.

J'en profite alors pour nettoyer tout ce sang qui souille la lame. Ce qui m'inquiète, c'est que je prends plaisir à me battre. Comme si une justice divine me poussait, comme si la force de tous les innocents tués et le désir de vengeance des survivants m'habitait. Puis j'ai senti une présence. En me retournant, j'ai vu Emi, avec ce visage, ce visage terrifié, ce visage qui me rappelait celui de ... Kasumi.

Elle était mon fourreau à moi qui était assassin.

Mais depuis qu'elle n'est plus, ce besoin de vengeance et de justice revient.

Et en voyant Emi, je sais qu'il me faut stopper là.

Il ne faut pas que je sombre à nouveau dans la folie.

Pour les autres, pour moi, pour Emi, pour Kasumi ...

Je suis entré dans la maison, pour voir s'il n'y avait pas de survivants. Malheureusement, les assassins ne leur ont pas laissé une chance, et les ont tués d'un coup bien placé. L'enfant ... Etalée contre le mur, une petite fille qui ne doit même pas avoir 7 ans. On lui a transpercé le coeur. Des images comme celle-ci, j'en ai plein qui me hante l'esprit.

* Pourquoi ! Pourquoi même les enfants !

" Pas de différence pour eux ... "

Emi était entrée dans la pièce.

" Ils ont perdu toute lucidité. Ce ne sont plus des êtres humains mais des monstres. "

* Comme moi quand j'utilise mon katana, n'est-ce pas ?

" Ce ... Ce n'est pas ce que je voulais dire ... "

* Pourtant, c'est bien de la terreur que j'ai lu sur ton visage. Tu peux le dire ...

" Oui ... Effectivement, vous m'avez fait peur. Vous êtes comme possédé quand vous combattez. "

* Oui. Possédé par un sentiment de justice et de vengeance.

" Pourtant vous m'avez dit que la vengeance n'apportait rien de bon. "

* Oui. C'est que j'en sais quelque chose ...

" Que peut-on faire de plus pour eux ? "

* Quand la bataille sera finie, nous pourrons les enterrer ... c'est la seule chose qui nous reste. Pour au moins leur offrir une sépulture décente.

" ... Vous avez raison ... "

* Je repars me battre.

Et je sortis de la maison.

" Hiko ! "

* Oui ?

" S'il vous plaît, ne devenez pas un démon ... "

* Cette phrase ...

" Quoi ? "

* Non rien ...

Kasumi m'avait dit la même chose dans le temps.

Combien sont-ils donc ? J'ai beau en tuer, il y en a toujours d'autres qui arrivent.

" Qui es-tu donc étranger qui décime mon armée ? "

Un homme assez costaud était arrivé devant moi.

* A quoi bon se présenter pour se battre ?

" Tu as raison. Vous autres ! Continuez ailleurs, je m'occupe de cet homme. "

L'homme sortit un long katana. Il est fou de se battre avec cette arme. Par contre, il ne fait pas que je compte sur le battô. Il peut rester hors de portée tout en me touchant. Il faut que j'arrive à l'approcher assez.

" Alors, aurais-tu peur ? "

* Et toi donc !

J'avais pris mon épée à deux mains, et l'avais positionnée devant moi au niveau de la tête. S'il frappe droit je bloque le coup, sinon je saute et je le termine. Je vais la jouer défensive.

" Et bien, ce combat s'éternise. "

* On dirait bien.

Et il me fonça dessus avec le sabre tenu à deux mains, la pointe dans ma direction.

" Nibai no Tachi ! "

Nibai no tachi ? Une technique à deux épées ? Pourtant il n'en a qu'une... non ça y est ! C'est son attaque qui est double.

En une fraction de seconde, j'avais bloqué son premier coup, et j'ai repoussé son épée vers l'arrière pour qu'il ne puisse pas enchaîner.

* Dommage ...

Je me suis alors glissé sous lui, et j'ai frappé en plein dans son ventre. Normalement il serait mort, mais je me suis reculé instantanément, car au choc j'avais compris qu'il portait une armure.

" Dommage pour toi aussi ... "

* Une armure .... Tu es vraiment faible ...

" Peu importe si cela me permet de te tuer. "

Et il me fonça de nouveau dessus avec son attaque. Soit il ne connaît que celle-cei, soit il est fou. J'opte pour le second choix.

" Nibai no tachi ! "

Pas de temps à perdre. Et puis j'ai envie de m'amuser un peu.

" Hiten Mitsurugi Ryu, KUZU RYU SEN ! "

Le dragon à neuf têtes. Une des meilleures techniques de l'école. C'est du gâchis de l'utiliser contre cet homme, mais cela fait de l'entraînement, et puis ça faisait longtemps que je l'avais pas placée. Nous nous sommes croisés, puis arrêtés quelques mètres plus loin.

Son corps a éclaté en même temps que son armure. Il n'a même pas crié. Ma technique est parfaite.

J'ai assez perdu de temps, il me faut continuer à tout nettoyer.

Et ma lame reste ensanglantée.

Les cris ne cessent pas. Malgré mes efforts. J'entends toujours les cris des personnes qui souffrent. Dans ma tête résonnent toutes ces douleurs et ces souffrances. J'en ai marre ... Je ne peux plus tenir ... Je vais les tuer ... je vais tous les tuer ...

* ARRETEZ DE TUER ! ARRETEZ !

Je ne peux plus le supporter.

Devant moi un homme qui court derrière une femme. Il lui lance une dague qui va se planter dans le dos de la femme. Celle-ci s'écroule par terre.

* TU VAS MOURIR !

En un éclair, le sang jaillit de la poitrine de l'homme. Je m'approche de la femme.

* Vos dernières volontés ?

" Sau ... sauvez ... Ei... ji ... "

* Qui est Eiji ?

" Sauvez .... sauvez mon enfant .... "

" Ei ... ji ... "

Elle est morte dans mes bras, après avoir craché du sang.

* POURQUOI ! POURQUOI FAUT IL QUE TANT D'INNOCENTS MEURRENT !

Pourquoi faut il que cette même scène se reproduise éternellement. Pourquoi faut il que l'on vive dans la peur et la souffrance ...

* POURQUOI !

Je sentais la rage monter en moi de plus en plus. Et mes instincts d'assassin aussi. Je vais tous les tuer. Pour que tout ceci s'arrête enfin. Pour que la tempête se calme. Pour qu'arrêtent d'être tourmentées les âmes. En voilà d'autres qui arrivent. Et le sang continue de se répandre. Les uns après les autres je les tue. Il faut qu'ils disparaissent. Tous ...

" Ne ... me ... tuez ... pas "

* Tu es déjà mort.

D'un coup de sabre dans la tête je fais cesser sa douleur. La pitié a totalement disparu de mon âme. Je discerne encore le bien du mal, mais si cela continue je vais redevenir le démon que j'étais.

Puis j'entendis crier. Une voix qui m'a fait sursauter. Une voix que malheureuseument je reconnaissais.

* NON ! Emi !

Emi ... c'était la voix d'Emi. Elle devait avoir été découverte.

Il ne faut pas qu'elle meurre !

Pas elle !

Pas maintenant ...

Je me suis dirigé vers l'endroit d'où provenait le cri. Je courrais le plus vite possible. Emi .... ne meurs pas ...

Quand je suis arrivé, j'ai vu Emi se diriger vers moi, couverte de sang, une profonde entaille au niveau du ventre.

" Hiko ! "

* EMI !

Puis une épee lui a traversé la gorge.

" Hi ... ko ... "

Emi s'est effondrée sur le sol, et un homme était derrière elle et venait de retirer son épée de la gorge d'Emi.

* EMI ! EMI ! EMI !!!!!!!!!!!!!!!!

Ma fureur était à son comble. C'était plus que ce que je pouvais en supporter.

" Alors, tu l'aimais bien elle no.......... aaaaaaaa "

Il n'a pas eu le temps de finir sa phrase, tranché net en deux.

Le démon a repris ses droits.

J'allais d'un homme à l'autre, tuant sauvagement sans leur laisser le temps de riposter. Les corps tombaient les uns après les autres et allaient heurter le sol. Le sol était devenu rouge. Finalement il n'en resta que quelques uns, dont celui qui devrait être leur chef.

" Alors c'est toi qui .... "

* Hiten Mitsurugi Ryu KUZU RYU SEN !

Là non plus il ne finit pas sa phrase, coupé plusieurs fois. Ses amis voulaient s'enfuir, mais je ne laissais à personne cette possibilité. Leur mort était la seule chose désormais capable de me calmer. Mais même une fois qu'ils furent morts, ma fureur restait intacte. Je me suis mis à parcourir la ville dans tous les sens, massacrant les quelques dernières personnes de cette petite armée qui avait attaqué cette ville.

Après Kasumi, je venais de perdre Emi . S'en était trop pour une seule personne. Beaucoup trop. J'avais soif de vengeance mais il ne restait plus personne. Même les habitants encore en vie n'osaient sortir. J'étais vraiment redevenu un démon.

Ma lame ne pouvait plus supporter tout ce sang sur elle. Elle était rouge. D'un rouge brillant, d'un rouge terrifiant.

Puis j'en ai encore vu un qui s'enfuyait, et j'allais partir le tuer, quand je sentis une petite main se poser sur ma main droite ensanglantée. En me retournant j'ai vu un garçon qui devait à peu près avoir huit ans.

" Arrête de tuer. S'il te plaît ne devient pas un démon comme eux ! "

A ces mots, j'ai lâché mon sabre. Il avait dit exactement ce que m'avait dit autrefois Kasumi et plus récemment Emi.

* Qui es-tu garçon ?

" Je suis Eiji. Tu as essayé de sauver ma mère tout à l'heure et je t'en remercie. "

* Eiji ... je devais te sauver ... mais c'est toi qui vient de m'aider.

" Pouvez vous m'aider ... à enterrer ma mère ? "

* Allons y ...

Les gens commençaient à nouveau à sortir, pour enterrer leur morts. La vie reprenait peu à peu ses droits dans la vallée.

Nous sommes allés chercher sa mère tout d'abord, puis Emi. Sa mère était vraiment une femme très belle. Pauvre garçon.

* Eiji, ne connaîtrais-tu pas un endroit où nous pourrions les enterrer ?

" Non loin de la ville se situe une petite colline où ma mère adorait aller. Je pense qu'elle aurait aimée être enterrée là. "

* Puis-je aussi y enterrer Emi ?

" Bien sûr monsieur. "

* Seijuro. Hiko Seijuro.

La nuit tombait alors que nous montions sur la colline, et nous avons creusé des tombes à la lueur de la lune pour sa mère et pour Emi.

Et avec des bouts de bois trouvés dans le coin , nous avons improvisés des croix de fortune.

Eiji pleurait sur la tombe de sa mère.

* Eiji. Que vas-tu faire maintenant ?

" Je ne sais pas. Je n'ai plus rien. "

* Pas de père ?

" Il est mort il y a quelques temps pour nous protéger. Et je compte suivre son chemin. Protéger les autres.

* Eiji ... Voudrais-tu devenir l'héritier de l'école Hiten Mitsurugi Ryu ? Je t'apprendrais tout ce que je sais.

" Je serais capable de protéger les gens avec ? "

* Oui, si tu le veux tu en seras capable. Mais ce ne sera pas facile.

" Alors je serais votre successeur. "

* Revenons aider les gens de la ville à enterrer leurs morts.

" Oui maître ! "

Et les deux lentement repartirent vers la ville.

En ville, les larmes ne cessaient de couler sur tous les visages.

Pourtant la vie devait continuer.

En cette nuit froide, l'école Hiten Mitsurugi avait enfin trouvé celui qui deviendrait le 13ème Hiko Seijuro.

Eiji ... Ce garçon de la vallée des larmes...

A SUIVRE

Prochain chapitre : Chapitre 2 : Sake no Aki [ Le goût du saké ]






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Pour les nostalgiques de l'ancienne version, c par ici ;)

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