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Chi no Ame

[ Une pluie de sang ]

Fanfic basée sur l'OAV de Kenshin

par Kssk

Mai 2001

Chapitre 2 : Sake no Aki [ Le goût du saké ]

A noter : A partir de ce chapitre, tous les chapitres sont racontés selon le point de vue de Eiji. Après l'étoile * se trouvent les paroles d'Eiji et entre guillemets " ... " sont les paroles des autres personnages.

Cela fait un jour que nous sommes sur la route. Je commence à fatiguer, étant donné que l'on ne s'est arrêté que peu de temps pour dormir. Je n'ai aucune idée de l'endroit où l'on va, et je n'ose pas le demander à mon maître. Le chemin est tranquille, car tout a été dévasté dans la région, et la seule chose que l'on peut voir autour, ce sont des ruines. Le feu a tout ravagé sur son passage.

" Eiji. "

* Maître Hiko ?

" Nous nous arrêterons une fois dans la montagne. "

* Dans la montagne ? Mais nous allons bientôt être en hiver !

" Justement, c'est alors que nous commençerons ton entraînement. "

En hiver ! Et bien il m'avait annoncé que ce ne serait pas facile. Mais c'est peut être un peu forcer là ! Il va me tuer !

" Tiens-toi prêt. "

* Hein ?

Un instant après, Une dizaine de personnes sortaient d'un fossé sur le côté. Elles étaient toutes armées.

" Etranger, tu vas bien gentiment nous donner ce que tu as avant de mourir ! "

" Eiji, ne bouge surtout pas. "

* Pas de problème.

Personne ne bougait. Les hommes en face commençaient à s'impatienter. L'un d'eux s'élança vers Hiko, et tous le suivirent. Sans même pouvoir réaliser ce qui s'était passé, le sang avait coulé, et les hommes étaient tous morts.

* Incroyable ... Je ne vous ai même pas vu bouger.

" Il faut que tu dépasses ce niveau. C'est pourquoi l'entraînement se doit d'être dur. "

Cette technique est terriblement puissante. Avec ça, on peut défendre les faibles sans problème. Même si on est à plusieurs contre un. C'est justement de cela dont j'avais besoin.

Nous sommes arrivés au pied de la montagne le soir venu. Je croyais que l'on allait s'arrêter, mais Hiko n'en avait pas l'intention. Je crois qu'en fait il désire me tester pour savoir si je suis digne d'être son élève. Nous allons bien voir si je tiens le coup.

" Eiji, il va falloir garvir cette montagne. Ton entraînement aura lieu ici. "

* Oui, maître.

" Allons-y "

La nuit est très fraîche, et on peut sentir venir l'hiver. Hiko ne semble pas souffrir du froid. Pourtant c'est vraiment horrible, avec ce vent qui me transperçe les vêtements. Chaque pas désormais est douloureux. Et j'ai l'impression de ne pas avancer car le paysage est toujours le même. C'est vraiment un calvaire. Je ne sais pas si je vais tenir. Je pense qu'en plus, Hiko veut aller tout en haut. Mais c'est vrai qu'au moins personne n'osera venir nous déranger, car il faut vraiment être fou pour venir ici ...

" Tu ralentis Eiji. "

* Désolé.

Je sais que je ralentis. Il maintient le même rhytme qu'au début. Je ne vais pas tenir très longtemps.

" Eiji ? "

* Maître ?

" Ca va aller ? "

* Oui c'est bon. Je peux le faire.

Je commençais à avoir la tête qui tourne, ainsi qu'un affreux point de côté. Et la température baissait encore. Sans compter que l'oxygène se faisait de plus en plus rare en altitude. Maintenant j'en étais sûr, cette montée de la montagne était un test. C'était ce qui me motivait. Je n'avais aucune envie de partir de cette montagne aussii ignorant que quand j'y étais entré. Hiko m'a proposé d'être son successeur. Il faut que j'y arrive ... Il faut que j'y arrive ...

* Ahhhh !

J'ai glissé. Je me suis retrouvé dans un petit fossé sur le côté. Si j'avais glissé de l'autre côté, j'en serais certainement mort.

" Eiji ! Debout, nous n'avons pas le temps. "

* Oui ... j'arrive.

En me relevant, je me suis aperçu que ma jambe gauche me faisait beaucoup souffrir. Effectivement je m'étais ouvert. Et le vent glacial amplifiait cette douleur. Je ne comprends même plus ce que je fais. J'avance ... J'avance ... Je tombe ... Je me relève ... J'avance ... J'ava ...

Quand j'ai ouvert les yeux, je me trouvais dans une petite cabane. Apparemment j'avais échoué et j'étais tombé dans les pommes. Hiko m'avait laissé là et devait être reparti.

* Pourquoi ... Pourquoi j'ai pas réussi !!!

" Parce que c'était impossible pour un gamin comme toi. "

Hiko venait d'entrer dans la cabane.

* Maître ?

" Cela m'a déjà étonné que tu arrives à monter si haut. Mais au moins cela montre que tu es déjà pas mal résistant. Après ton entraînement tu pourras monter cette montagne sans en souffrir. "

* Alors vous êtes toujours d'accord pour m'entraîner ?

" Bien sûr ! Pourquoi pensais-tu le contraire ? "

* Et bien je croyais que gravir la montagne était un test.

" S'en était un, mais je t'ai dit que tu deviendrais mon successeur, et je tiens ma parole. "

* Merci de me faire confiance maître.

" Allez maintenant on commence. "

Nous sommes sortis de la cabane. Nous étions non loin du haut de la montagne, et une cascade coulait derrière la cabane, et formait une petite rivière qui descendait vers la vallée.

" Tout d'abord, il va falloir que tu t'entraînes à porter et à tenir une épée. Voilà ton épée. "

Hiko me jetta une épée, que j'attrapais de justesse, car elle était plus lourde que ce que je pensais.

" Il faut que tu t'habitues à son poids. Il faut que cette épée soit le prolongement de ta personne. "

* Que dois-je faire maître ?

" Voilà comment tu dois tenir l'épée. "

Hiko sortit son épée. Et l'entraînement commença.

L'entraînement était difficile, c'était le moins qu'on puisse en dire. Malgré ma volonté, j'avais des moments où je me disais qu'il valait meiux arrêter. Mais alors je pensais à ma mère, mon père, et à la promesse que je m'étais faite de protéger les faibles. En plus, Hiko s'entraînait lui aussi en permanence, ce qui me donnait envie de continuer. Il était impressionnant quand il s'entrainait. Pour pouvoir m'habituer à l'épée, il me fallut un long moment. J'avais maintenant sur les mains les durillons caractéristiques de la pratique du kenjutsu. Puis, vint le moment où je ne m'apercevais plus que je portais l'épée. Je pouvais la manier beaucoup plus facilement qu'au début. Hiko est alors venu me voir, pour commencer réellement l'apprentissage des techniques de base de combat.

Hiko me demandait alors de l'attaquer. La première fois je fus un peu surpris, et je n'avais aucune idée de comment m'y prendre. Je regardais donc Hiko droit dans les yeux. Il avait un regard terrifiant. Je décidais d'attaquer tout droit, bêtement. J'ai foncé vers lui, mais sans rien comprendre, je me suis retrouvé projeté plusieurs mètres en arrière. J'ai recommencé encore et encore, et petit à petit je commençais à voir ses coups. Je commençais aussi à percevoir ses mouvements. Mais le problème est que je ne savais toujours pas comment l'attaquer. J'ai essayé plusieurs méthodes en vain, dès que j'arrivais sur lui, il lui suffisait d'un seul coup pour me renvoyer en arrière. En fait, j'ai bien vu que l'attaquer de front ne servait à rien. J'ai alors décidé par moi-même de changer un peu. Un jour, je suis resté à le regarder à distance, mais en tournant autour de lui. Hiko n'a pas paru étonné du tout, toujours concentré sur son combat. Hiko me suivait, pour ne me laisser aucune ouverture. Et là, j'ai juste eu le temps de comprendre qu'il me fonçait dessus avant qu'il ne m'arrache l'épée des mains. Je l'avais vu partir, mais pas arriver.

" Voilà ton problème. Tu es trop concentré sur l'attaque. Il faut que tu arrives à te défendre en même temps. Maintenant, sache que moi aussi je pourrais attaquer n'importe quand. "

Et commença une autre phase de l'entraînement. Nous restions souvent l'un l'autre à distance pour nous observer. Mais si je le voyais partir, je ne le voyais toujours pas arriver. Par contre, j'ai remarqué que Hiko se plaçait toujours à une certaine distance de moi avant d'attaquer. Dès qu'il avait passé cette distance je me faisais avoir. En suivant exactement ses mouvements, je me suis aperçu qu'il ne m'attaquait plus. Par contre, il a juste un peu accéléré, de façon à ce que je ne puisse plus suivre ses mouvements. Résultat, je me faisais toujours autant avoir. Mais j'avais la nette impression que je progressais, même si Hiko n'en disait rien. Je pense qu'il voulait voir jusqu'où je pouvais aller seul. Je vais lui montrer que je peux le battre. Je me suis aperçu que physiquement je ne pouvais pas le suivre. En plus des entraînements, je me suis donc mis à faire des entraînements purement physiques. Et cela a porté ses fruits, puisque je devenais de plus en plus rapide. C'est ainsi que j'ai enfin réussi à bloquer un coup de Hiko. Mais juste un instant, car ensuite j'ai senti mon épée me quitter.

" Alors tu y es enfin arrivé. C'est vraiment pas mal pour un début. "

* Merci maître.

" Ne t'endors pas ... on ne fait que commencer. "

Maintenant, en plus de l'entraînement habituel, Hiko m'expliquait les 9 points à toucher pour tuer en un coup l'adversaire. Je m'entraînais dur, et je finis par obliger Hiko à contrer un de mes coups. Je progressais. Pas aussi vite que je l'avais espéré au début, mais je progressais. Je continuais mon entraînement physique, pour me rapprocher le plus possible, sinon pour dépasser les capacités de mon maître. Hiko me proposa enfin de m'apprendre les techniques spéciales de l'école Hiten Mitsurugi. Dont tout d'abord le Yushosen, qui consiste à trancher la gorge de l'adversaire en remontant la lame avec la main gauche, ainsi que le Yusuisen, la flèche du dragon, qui est une technique aérienne assez phénoménale. Lorsqu'il m'a montré ces deux techniques, je n'ai même pas pu bouger. J'aurais du mourir, mais Hiko avait une maîtrise absolue de son arme. Notamment pour le Yusuisen. Cette technique était magnifique, et Hiko la maîtrisait à la perfection. Pour le Yushosen, j'ai très vite assimilé ce qu'il fallait faire, et l'apprentissage fut somme toute assez facile, ce qui a étonné Hiko, car c'est une technique demandant vitesse et précision. Pour le Yusuisen, j'ai eu beaucoup plus de mal, notamment les sauts. Je n'avais pas eu l'idée auparavant de combattre dans les airs, et je ne m'étais pas préparé à cela. J'ai donc concentré mon entraînement physique sur les sauts. Le problème du Yusuisen est qu'il faut parfaitement maîtriser 3 points : la position, la hauteur du saut, et l'atterrissage. Pour la position, il faut se retrouver exactement au-dessus de l'adversaire. Pour la hauteur, il ne faut ni trop bas sinon on ne peut pas frapper convenablement, ni trop haut sinon l'adversaire à le temps de voir venir. Et enfin l'atterrissage, qu'il ne faut pas rater, surtout si l'ennemi évite le coup. Pour réussir à bien enchaîner un Yusuisen, il m'a fallu très longtemps. Mais maintenant c'est bon ...

Une chose bizarre était que j'avais perdu toute notion du temps lors de cet entraînement. Je voyais défiler les jours les uns après les autres, mais je ne savais plus depuis combien de temps j'étais là. Aujourd'hui le soleil brillait haut dans le ciel.

" Eiji, il est temps pour toi d'apprendre la technique dite de battô. "

* La technique de battô ?

" C'est une technique de défense qui consiste à terrasser l'ennemi en un coup. "

* Et pour cela on rentre l'épée dans le fourreau n'est-ce pas ?

" Oui, c'est ça. L'as-tu déjà vu faire ?

* J'ai vu mon père le faire un fois. D'après ce que j'en comprends, c'est une technique à double tranchant. Si on se rate, on est mort.

" Effectivement. Cette technique doit être réalisée parfaitement. Voici ton fourreau. "

Hiko me jetta le fourreau de mon épée, qu'il avait gardé en attendant.

" Une fois que tu maîtriseras cette technique, la première partie de l'entraînement sera terminée. "

* Alors allons-y.

Ainsi je commmençais l'entraînement pour maîtriser cette technique de battô. Il faut dire que je n'aimais pas trop celle-ci. C'est une technqiue de défense pure, et de plus très risquée. Je suis plutôt pour l'attaque propre et nette, pour empêcher l'autre de riposter. Mais il me faut absolument connaître toutes les techniques, pour pouvoir faire face à toutes les situations. La technique de battô est sûrement une des techniques les plus subtiles, mais aussi plus dures à assimiler. Je ne sais pas combien de temps il m'a fallu. Longtemps. Peut-être une année. Peut-être plus. Car je devais aussi continuer à m'exercer sur les autres techniques. Côté force physqiue, je commençais à m'approcher du niveau de maître Hiko. Mais côté expérience, j'en étais encore loin. Durant tout cet entraînement, j'ai surtout mis l'accent sur les techniques aériennes.

C'était un soir d'été. La lune était belle dans le ciel. Maître Hiko buvait du saké.

" Eiji, ton entraînement est pour l'instant terminé. "

* Pour l'instant ?

" Oui, il n'est pas fini. Mais avant de t'enseigner les arcanes de l'école Hiten-Mitsurugi, il faut que tu comprennes ta mission en allant vagabonder dans le Japon. "

* Quand devrais-je revenir ?

" Tu t'en rendras compte tout seul quand le moment sera venu. "

* Oui.

" Eiji, quand tu reviendras, tu seras un homme, et alors nous goûterons le saké ensemble. "

* Maître ... Merci pour tout ce que vous avez fait.

J'ai pris mon sabre, l'ai inséré dans son fourreau, et puis j'ai quitté cette montagne. J'ai fait le chemin inverse. Je me suis bien aperçu qu'il m'aurait effectivement été impossible d'arriver en haut la première fois. En arrivant ici, j'avais huit ans. En repartant, je ne sais même plus quel âge j'ai exactement . Mais quelle importance ... maintenant c'est à moi d'aller protéger les faibles. C'est pour cela que j'ai fait tout ça. C'est pour ça que je me suis battu, et que je continuerais à me battre.

Toujours ...

Je retrouvais le Japon, tout aussi secoué que lorsque je l'avais quitté. J'avais l'impression que le temps s'était arrêté pour m'attendre. Car rien n'avait changé. Rien. Je savais ce que je devais faire en premier. Allez voir la tombe de ma mère. Donc je me suis dirigé vers cette vallée de mon enfance, cette vallée des larmes. Et c'est en chemin que j'ai eu à livrer mon premier combat.

Sur le chemin, cinq hommes. Sûrement des brigands. S'ils me laissent passer je les laisse en vie. Sinon ...

" Eh, toi ! "

* Oui ...

" Il faut payer pour passer. "

* Je n'ai pas d'argent.

" Ton épée alors ! "

* Pas de temps à perdre, tant pis pour vous.

C'étaient des brigands. Des voleurs. En deux coups, les cinq étaient morts. Chose bizarre, cela ne m'a rien fait. C'était la première fois que je tuais quelqu'un. Mais il est vrai que j'avais été habitué à cotoyer la mort de près dans mon enfance. Il faut dire que la technique Hiten Mitsurugi est phénoménale. Il n'ont pas eu le temps de bouger, pas le temps de crier. S'il n'y avait pas les corps tombés par terre, c'estcomme s'ils s'étaient évanouis. Avec un linge, j'essuyais ma lame entachée de sang. Maintenant elle connaissait le goût du sang qu'elle ne devait jamais oublier. Et je continuais mon chemin. Je suis tombé sur quelques autres brigands, aussi bêtes et méchants que les premiers. Mais il m'est aussi arrivé quelque chose d'horrible. Je suis arrivé trop tard. Sur la route, des corps inanimés, et du sang. Un massacre. Et personne à l'horizon. Vision douloureuse, sentiment d'impuissance. Ce qui devait bientôt devenir mon triste quotidien.

J'arrivais enfin à cette vallée des larmes dans laquelle j'avais vécu. A la place de la ville, une auter s'était construite, et même étendue. Tellement que la colline où nous avions enterré Emi et ma mère avait été recouverte. Cela m'a rendu triste.

" Eiji. "

Cette voix familière m'interpella. En me retournant, j'aperçus Hiko.

* Vous étiez venu voir Emi ?

" Oui. Mais je savais aussi que tu viendrais. "

* Tout a changé ici.

" En apparence. Car les massacres continuent. "

* Oui.

" Tu déjà as tué n'est ce pas ? "

* Effectivement. Plusieurs fois déjà. "

" Et cela ne t'a rien fait. "

* Oui. Et j'ai enfin compris ... ce sentiment d'impuissance.

" Alors je te laisse. Nous nous retrouverons à la montagne en temps voulu. "

* Au revoir maître Hiko.

Et Hiko repartit comme il était venu.

N'ayant plus rien à faire ici, il ne me restait qu'à partir sur les routes du Japon, pour essayer de sauver et d'aider les faibles. Et surtout pour être là au bon moment. Il me fallait ce qui me manquait. De l'expérience. Par contre je ne sais pas si j'aurais beaucoup de combats difficiles à livrer, étant donné que la technique Hiten Mitsurugi est d'une effroyable puissance. Il faut que je continue à m'entraîner, et à perfectionner ma technique. Plus spécialement les techniques aériennes, car je veux en faire ma spécialité. A partir de maintenant, commence une autre phase de ma vie ...

Et c'est ainsi que je suis parti sur les routes, comme un vagabond.

Sur les routes, je me devais de sauver les innocents et d'aider les faibles. Mon réel problème était d'arriver au bon moment. En fait je me suis vite aperçu que ça tenait plus de la chance qu'autre chose. Notamment une fois ...

Je venais de croiser des personnes qui fuyaient de chez elle pour aller vers le sud, où d'après ce qu'ils avaient entendu, tout était plus calme. Je les ai donc croisés et j'ai continué ma route. Mais quelques heures plus tard, des hommes arrivèrent derrière moi. Des assassins. Ils osèrent m'attaquer, et pour cela, payèrent tous de leur vie. Par contre, j'ai repris la route en sens inverse. Toutes les personnes qui fuyaient et que j'avais rencontré auparavant avaient été tuées. La douleur s'empara de moi. Après avoir pris le temps de les enterrer, je me mis à réfléchir. Et là, je compris que rien ne servait de me presser ou pas. Il fallait que je sois là au bon moment. Mais malheureusement je ne pouvais pas savoir quand. Personne ne pouvait savoir. J'étais somme toute assez impuissant. Peu importait la force en ces temps.

Ce qui me désolait était la brutalité avec laquelle on tuait. On ne faisait aucune différence. J'avais rencontré des personnes qui tuaient par plaisir. Ceci m'horrifiait. Les temps étaient vraiment gangrénés. Mais que faire... même si la technique Hiten Mitsurugi m'aidait, elle ne pouvait à elle seule sauver le Japon.

Un jour, je marchais dans une forêt quand je suis tombé sur une fille qui avait été prise dans un piège que l'on tend habituellement pour attraper les animaux.

" Aidez-moi ! "

D'un geste, je coupais le filet qui la retenait prisonnière avec mon épée. Elle se libéra du filet.

" Merci beaucoup monsieur ! "

* Tu es perdue ?

" Non ... mon père m'a dit d'aller me cacher dans la forêt. J'étais avec ma mère, mais nous nous sommes perdues. "

Sûrement le père avait voulu les sauver en leur demandant de fuir. Mais il aurait du aller avec elles. Elles n'avaient aucune chance.

* Tu ne sais pas où est ta mère ...

" Non ... pas du tout "

" Eh ! Vous ! "

Un homme venait d'arriver derrière.

* Oui ?

" Qui vous a donné le droit de couper ce filet ? "

* C'est vous qui avez posé ce piège ?

" C'est moi qui pose les questions ! "

* Pourquoi donc ?

" Tu vas payer pour ton insolence. "

Et encore de la violence. Une petite technique battô, et voilà l'homme coupé en deux. La petiet fille en resta sans voix.

" Pour ... Pourquoi vous l'avez tué ? "

* Tu aurais préféré qu'il te tue peut-être ?

" Mais pourquoi voulait il nous tuer ? "

* Tu vois petite ... les temps sont comme ça. L'homme tue pour n'importe quoi.

" Mais je ne veux pas mourir moi ! "

Cette petite fille me faisait bien sourire. C'est dommage qu'elle ne puisse pas vivre dans un monde en paix.

* Comment t'appeles-tu ?

" Akane. "

* C'est un bien joli nom Akane.

" Merci. Et vous monsieur ? "

* Eiji. Tu veux que je te ramènes à la maison ?

" Je veux bien ... mais maman ? "

* J'irais la chercher après. D'accord ?

" D'accord. "

* Alors tu vas me dire où tu habites hein !

Et ainsi elle m'expliqua qu'elle habitait dans un petit village non loin, qui semblait se siteur au nord de l'endroit où nous nous trouvions. Je l'ai mise sur mes épaules et je l'ai portée là-bas. J'avais peur que son père se soit fait tué. De même pour sa mère. Qu'adviendrait-il alors de cette petite fille ? Nous sommes arrivés au village peu de temps après. Il y avait eu des combats ici, en témoignait le sang par terre.

" Akane !!! "

C'était son père qui arrivait en face de nous. Il avait été blessé, mais rien de grave apparemment.

" Papa ! Papa !! "

" Akane !!! "

Je l'ai descendue de sur mes épaules et elle s'est jetée dans les bras de son père.

" Monsieur, je vous remercie d'avoir ramené ici ma petite Akane. Mais n'auriez vous pas vu sa mère ? "

* Non ... je comptais aller la chercher ensuite.

" Je viendrais avec vous. "

* Mais que s'est il passé ici ?

" Un groupe d'une dixaine d'hommes nous a attaqué. "

* Vous les avez vaincus ?

" Pas tous, mais ils ont pris la fuite, car beaucoup d'entre eux étaient blessés, et nous en avons tué deux. "

* Combien de morts chez vous ?

" Cinq ou six ... "

* A ce rythme là vous ne tiendrez pas longtemps.

" Non ... c'est pourquoi j'avais demandé à Akane et à sa mère de s'enfuir. Je comptais les rejoindre ensuite. "

* C'est de la folie. Sur ces routes, une femme seule avec une petite fille n'ont pas la moindre chance de survie.

" Oui ... Mais rester ici aussi est dangereux. "

* Mais ici au moins vous pouvez vous battre.

" Allons chercher ma femme. Je vais confier Akane à un ami. "

* Allons-y.

Nous sommes repartis sur le chemin.

" Je ne vous ai même pas demandé votre nom. "

* Eiji.

" J'espère que ma femme est en vie. "

* ...

Ce serait un miracle. Et effectivement, après un moment, nous avons trouvé son cadavre dans un fossé sur le bord de la route. On l'avait tué d'un coup en plein coeur. Sans mot dire, le père d'Akane a pris sa femme sur le dos.

" Rentrons ... "

Triste spectacle. Comment allait-il annoncer la nouvelle à Akane ? Si je n'avais pas été là, la petite Akane aurait subi un sort similaire...

Il nous fallut peu de temps pour rentrer. Mais à notre arrivée, nous attendait une bien mauvaise surprise : les hommes avaient de nouveau attaqué le village. Le feu commençait à prendre par endroits. J'ai sorti mon épée. En quelques secondes, j'ai tué les hommes à l'entrée du village. Le père d'Akane n'en croyait pas ses yeux. J'ai vidé le village en quelques minutes.

" Vous ... Qui êtes-vous ? "

* Cela n'a aucune importance pour l'instant. Allons chercher Akane.

En rentrant chez son ami, le père d'Akane resta bloqué sur le pas de la porte. Je le poussais, pour voir que son ami avait été tué, et qu'il s'était recroquevillé sur lui-même, comme pour protéger quelque chose. En le retournant, je vis ce que je n'aurais jamais voulu voir.

" AKANE ! AKANE ! ! AKANE !!! "

La petite Akane était là, les yeux fermés ... à tout jamais.

" AKANE ! AKANE ! ! AKANE !!! "

Son père la pris dans ses bras et se mit à pleurer.

Je lui proposais mon aide pour creuser les tombes.

Nous les avons enterrées derrière leur maison.

" Merci pour avoir sauvé le village de ces bandits ... "

* J'ai été incapable de sauver votre fille ...

" Ne vous en voulez pas ... nous sommes parfois impuissants face au destin ... "

* Oui ... impuissants ... "

Je suis donc reparti seul sur lers chemins, laissant le père d'Akane faire son deuil.

Petite Akane ... je te t'oublirais pas ... toi qui aurait pu vivre heureuse si le monde l'avait été.

Toute ma vie, je vais essayer de le rendre meilleur ce monde ...

Mais c'est toujours aussi douloureux de se sentir impuissant.

La seule chose que je puisse faire finalement, c'est enterrer les cadavres des victimes ...

L'hiver suivant fut terrible. Non seulement on souffrait du froid, mais aussi de la famine, et venaient aussi les maladies. C'était une lutte perpétuelle pour survivre. Et c'est là que se multipliaient les gens qui tuaient pour vivre. S'en était devenu infernal. Jamais je ne m'arrêtais de tuer, et pourtant il y avait toujours autant de criminels. Il m'arrivait de me demander pourquoi je faisais tout cela.

Donc cet hiver là, j'avançais sur un chemin glacé. Et j'y ai croisé un homme, tout de noir habillé. Il n'avait rien de spécial au premier abord. Mais en me croisant, il tira à une vitesse fulgurante son épée, dans le but de me tuer. Heureusement, j'ai bloqué le coup. Mais cela m'a tout de même surpris, car je n'avais jamais rencontré quelqu'un d'aussi rapide.

" Enfin un combat qui s'annonce intéressant. Cela faisait longtemps que personne n'avait paré mes coups. "

* Pas besoin de parler.

Je n'avais pas l'intention de perdre du temps. J'ai donc attaqué cet homme directement. Il m'a esquivé facilement, alors que personne jusqu'ici n'avait pu arrêter mes coups, si ce n'était maître Hiko.

" C'est tout ? Tu ne pourras jamais rien faire avec ça. "

Vraisemblablement il voulait m'énerver, pour trouver une faille.

* A part te tuer.

" Et bien c'est ce que nous allons voir. "

Il attaque. Il est rapide. Mais moins que moi. Donc je bloque ses coups les uns après les autres sans problème.

* Tu ne feras rien non plus.

" Alors passons à la vitesse supérieure. "

L'homme accéléra effectivement. J'ai fait de même. Jamais un combat n'avait duré aussi longtemps. Il me fallait utiliser mes attaques rapidement, pour ne pas lui laisser le temps de faire quelque chose.

* Hiten Mitsurugi Ryu : Yushosen.

Mon Yushosen était parfait. Je ne sais comment, l'homme l'a évité de justesse en se reculant. Je l'ai tout de même blessé au menton. En s'essuyant, l'homme commençait à s'énerver.

" Tu vas payer pour ça ... jamais on avait réussi à me blesser. "

* Quand tu seras mort, ce n'aura aucune importance.

Il s'énervait. C'était bon pour moi. Il allait faire une faute. Mais ce qu'il fit me surpris, il me lança son katana dessus, puis en sortit un autre et me fonça dessus. Je sautais pour éviter le katana.

" Tu es fini ! "

Il frappa tout simplement, sûr de lui. Ma maîtrise des techniques aériennes était parfaite. Je réussis donc à parer son coup et à le blesser au bras gauche en retombant. Il eut le temps de se reculer pour éviter mon coup suivant. Il perdait déjà beaucoup de sang.

" Tu ... Tu ... Tu es un démon ... "

Un démon ... comme Hiko ... Pourtant je ne prennais pas plaisir à tuer ... Moi aussi je ressemblais à un démon ?

* Tu vas bientôt aller les rejoindre tes démons ...

Il m'attaqua de front. Il fut mort avant de comprendre.

* Hiten Mitsurugi Ryu : YUSUISEN.

La flèche du dragon. Après m'être élancé dans les airs au-desssus de lui, en retombant je lui ai fracassé le crâne. Il s'effondra sans rien avoir l'occasion de dire.

* Tu es le premier qui me résiste autant . Je t'ai fait l'honneur de te tuer avec cette technique.

Le problème est que je ne savais pas qui était et d'où venait cet homme. Apparemment, il existait des personnes qui pouvaient rivaliser ne serait ce que quelque temps au sabre avec la technique Hiten Mitsurugi. D'où les arcanes ... c'est à ce moment-là que je repensais à ce que m'avait dit maître Hiko avant mon départ.

Maître Hiko ...

Je sentis alors à cette époque que le moment était venu. Je ne m'améliorais plus, et aucun adversaire n'était de mon niveau, bien que certains arrivaient à me résister quelques instant. Pourtant il me semblait que ce n'était pas assez. Qu'il fallait plus. Il me fallait pouvoir gagner en toutes les circonstances. Mourir, c'était laisser en liberté un criminel, mais aussi condamner ceux que vous deviez sauver. Et pour cela il ne restait qu'une solution. Revenir à la montagne. Aller voir Maître Hiko. J'avais besoin des arcanes de l'école Hiten Mitsurugi. Nous étions en hiver quand de nouveau je recommençais à gravir cette montagne. Cela me paraissait ridiculeusement facile. Pourtant j'avais encore en mémoire ma première montée. J'arrivais assez vite en haut. Je retrouvais intactes la cabane, et toute la nature autour. Dans la cabane, il n'y avait personne. J'ai donc décidé d'attendre. Et chaque jour je m'entraînais, en attendant que Hiko revienne. J'en profitais pour augmenter ma force physique en me concentrant sur des exercices purement physiques. Et une nuit, quelques jours après mon arrivée, arriva Hiko.

" Alors tu es enfin prêt ? "

* C'est pour cela que je suis revenu maître Hiko.

" Après cet entraînement, tu seras prêt à devenir le futur maître de l'école. Mais je t'avais d'abord promis de boire le saké avec toi quand tu reviendrais. "

* Je n'ai pas oublié.

Hiko entra dans la cabane et alla chercher une petite urne dans laquelle il mettait le saké. Il m'en versa dans une coupelle, puis se servit.

* Ce saké est agréable.

" Si tout va bien en toi, le saké est agréable. Sinon il faut regarder au plus profond de soi. "

" Le gôut du saké permet de dire bien des choses ... "

A SUIVRE

Prochain chapitre : Chapitre 3 : Hutatabi, Rurôni ... [ De nouveau, un vagabond ... ]






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